Biographie du Messager d'Allah
Le passage près des habitations de Thamoud
En marchant vers Tabouk, le Prophète (sallallahou ‘aleyhi wa sallam) passa par la vallée d’al-Qoura connue pour ces jardins et son climat doux, puis par al-Hijr[16], les habitations de Thamoud, peuple du Prophète Salih (‘aleyhi salam). Là, le Prophète (sallallahou ‘aleyhi wa sallam) ordonna aux hommes de ne pas boire et de ne pas faire leurs ablutions avec l’eau du puits de Thamoud.
Les Thamoud étaient une génération de tyrans qui désobéirent à Allah Exalté et défièrent Son Prophète Salih. Pour leur désobéissance, Allah, à Lui les Louanges et la Gloire, les extermina tous par un terrible tremblement de terre précédé par une puissante explosion dans le ciel qui les enterra dans les ruines de leurs propres demeures.
Il est rapporté dans les livres d’histoire et de biographie que le Messager d’Allah (sallallahou ‘aleyhi wa sallam) dit à son arrivée dans la soirée à al-Hijr : « Cette nuit, un vent très violent va souffler. Personne ne doit se déplacer s’il n’est pas accompagné et que chaque monture soit attachée. »
Et effectivement, un vent très violent se leva qui ne causa pas de dégâts car les Musulmans observèrent les recommandations de leur Prophète (sallallahou ‘aleyhi wa sallam) sauf deux Ansar de Banou Sa’idah qui sortirent du camp : l’un pour un besoin pressant et l’autre à la recherche de sa monture. Le premier eut des problèmes de suffocation et il ne guérira qu’après que le Prophète (sallallahou ‘aleyhi wa sallam) eut prié pour lui tandis que le second se perdit dans le désert et qui sera ramener plus tard à Médine après le retour du Prophète (sallallahou ‘aleyhi wa sallam) et de ses Compagnons.
Lorsque le Prophète (sallallahou ‘aleyhi wa sallam) fut informé de ce qui s’était passé, il dit : « Ne vous ai-je pas mis en garde que personne ne devrait sortir qu’accompagner par quelqu’un ? »
Abou Hourayrah (radhiyallahou ‘anhou) a dit : « Lorsque nous passâmes par al-Hijr, les hommes tirèrent de l’eau de son puits et se mirent à préparer du pain mais un héraut du Prophète (sallallahou ‘aleyhi wa sallam) averti (les Musulmans) : « Ne buvez pas de cette eau, ne l’utilisez pas pour vos ablutions et ce que vous avez préparé comme pate, laissez-la pour les chameaux. »
Sahl Ibn Sa’d (radhiyallahou ‘anhou) a aussi dit : « J’étais le plus jeune de mes Compagnons quand nous arrivâmes [à al-Hijr], je leur préparai une pâte et suis allé rassembler du bois. Là, j’entendis le héraut du Prophète (sallallahou ‘aleyhi wa sallam) dire : « Le Messager d’Allah (sallallahou ‘aleyhi wa sallam) vous ordonne de ne pas boire de leur puits. La pâte, laissez-la pour les chameaux. »
Dans les livres consacrés aux Traditions du Prophète (sallallahou ‘aleyhi wa sallam), il est rapporté : « A al-Hijr, le Prophète dit : « N’entrez-pas dans les habitations des suppliciés (les gens du Prophète Salih (‘aleyhi salam)) sauf si vous pleurez sincèrement de crainte d’être atteints par leur malheur. »
Dans un autre témoignage, le Messager d’Allah (sallallahou ‘aleyhi wa sallam) a dit : « N’entrez-pas dans les habitations de ceux qui se firent du tort à eux-mêmes, sinon leur malheur vous touchera aussi. Mais si vous voulez entrer, faites-le en pleurant sincèrement. » Puis il se couvrit la tête (pour ne pas voir) et accéléra le pas jusqu’à ce qu’il dépassa al-Wadi[17]. »
Abou Sa’id al-Khoudri (radhiyallahou ‘anhou) a aussi dit : « Je vis un homme montrer au Prophète (sallallahou ‘aleyhi wa sallam) une bague qu’il avait trouvée dans une des habitations des suppliciés d’al-Hijr. A la vue de la bague, le Prophète (sallallahou ‘aleyhi wa sallam) se couvrit les yeux avec la main et demanda au Compagnon de la jeter. »
Ibn ‘Umar (radhiyallahou ‘anhoum) a dit : « Le Messager d’Allah (sallallahou ‘aleyhi wa sallam) dit à ses Compagnons quand ils se rapprochèrent d’eux (les suppliciés) : « C’est la vallée de ces gens-là ! » Puis, ils se sont mis à huer leurs montures pour s’éloigner du lieu[18]. »
L’arrivée à Tabouk
Après 400 miles de marche, le Messager d’Allah (sallallahou ‘aleyhi wa sallam) arriva avec son armée à Tabouk.
Lieu désertique, Tabouk était une terre sans aucune source d’eau. Mais Allah Exalté accorda à son Prophète (sallallahou ‘aleyhi wa sallam) un nouveau miracle en faisant jaillir une source d’eau qui désaltéra toute l’armée. Après cela, le Prophète (sallallahou ‘aleyhi wa sallam) avait dit que Tabouk serait de beaux jardins. Sa prophétie se réalisa, comme il est constaté aujourd’hui dans la région.
Il est rapporté dans al-Maghazi, que le Messager d’Allah (sallallahou ‘aleyhi wa sallam) a dit : « Demain, si Allah Exalté le veut, vous atteindrez la source de Tabouk. Cependant, vous ne pouvez la voir qu’au milieu de la matinée. Donc, celui qui arrivera à cette source ne doit pas toucher à son eau jusqu’à ce que j’arrive.»
« Quand nous l’avons atteinte, avait dit Mou’az Ibn Jabal, deux hommes nous avaient déjà devancés. L’eau ne sortait de la source que goutte après goutte. Il (le Prophète (sallallahou ‘aleyhi wa sallam)) a demandé alors aux deux hommes s’ils avaient touché à cette eau. Ils ont répondu que oui. Il leur a dit donc : « Comme si Allah Exalté n’a pas décidé de dire…» Puis, on lui a rassemblé avec les mains un peu de cette eau dans une outre usée. Avec cette eau, il s’est lavé les mains et le visage pour la remettre dans la source, laquelle s’est mise aussitôt à couler avec profusion… Le Prophète (sallallahou ‘aleyhi wa sallam) m’a dit: «O Mou’az si ta vie sera longue, tu verras ici plein de jardins[19]. »
La garde personnelle du Prophète (sallallahou ‘aleyhi wa sallam) à Tabouk
En tant que chef suprême de l’armée, le Prophète (sallallahou ‘aleyhi wa sallam) avait pour habitude de désigner une garde personnelle tant qu’il était sur un territoire ennemi et deux de ses Compagnons en particulier, ‘Abbad Ibn Bishr et Muhammad Ibn Maslamah, furent célèbres parce qu’ils veillèrent toujours sur sa sécurité.
A Tabouk, le Messager d’Allah (sallallahou ‘aleyhi wa sallam) désigna ‘Abbad Ibn Bishr qui, avec son détachement, assura la sécurité de son bien-aimé Compagnon. Un jour, durant l’accomplissement de sa mission, ‘Abbad se rendit chez le Messager d’Allah (sallallahou ‘aleyhi wa sallam) et lui dit : « O Messager d’Allah, on entend des Takbir derrière nous toute la nuit. As-tu désigné d’autres pour patrouiller autour de la garde ? »
– « Non, » répondit le Prophète (sallallahou ‘aleyhi wa sallam), « mais peut-être que quelques Musulmans surveillent les chevaux. »
La réponse fut donnée par Silkan Ibn Salamah : « O Messager d’Allah, c’est moi et dix des Musulmans qui sommes sortis sur nos chevaux pour veiller sur les gardiens. »
– « Qu’Allah Exalté accorde Sa miséricorde aux gardiens des gardiens qui veillent pour la cause d’Allah. »
Pendant l’expédition de Tabouk, Allah, à Lui les Louanges et la Gloire, octroya un autre miracle à son Envoyé (sallallahou ‘aleyhi wa sallam) qui renforca la foi des Musulmans.
Dans al-Maghazi, t.III, p.p. 1034-1035, il est rapporté :
« Une délégation des Banou Sa’d Hazim vinrent trouver le Messager d’Allah (sallallahou ‘aleyhi wa sallam) et lui dirent : « O Messager d’Allah, nous sommes venus à toi en laissant les nôtres avec un puits presque asséché. Nous avons peur de nous diviser (à cause de l’insuffisance de son eau) car l’Islam ne s’est pas encore répandu autour de nous. Prie Allah afin qu’Il donne une eau abondante dans notre puits. »
Sur sa demande, le Prophète (sallallahou ‘aleyhi wa sallam) choisit trois petits cailloux, sur une poignée qu’on lui présenta, qu’il leur donna en disant : « Retournez à votre puits avec ces cailloux et jetez-les dedans, l’un après l’autre au nom d’Allah. »
Ils partirent et exécutèrent les recommandations ce qui entraina une eau abondante dans leur puits.
Le Prophète (sallallahou ‘aleyhi wa sallam) ne retourna pas à Médine avant que les Banou Sa’d Hazim viennent lui annoncer leur conversion à l’Islam.
Zayd Ibn Thabit a dit : « Nous fîmes campagne avec le Messager d’Allah (sallallahou ‘aleyhi wa sallam) à Tabouk. Nous achetions et nous vendions sans que le Messager d’Allah (sallallahou ‘aleyhi wa sallam) nous interdise cela. »
Rafi’ Ibn Khadij a dit : « Nous campâmes à Tabouk et les vivres commencèrent à diminuer. Ce qui m’a amené à dire au Messager d’Allah (sallallahou ‘aleyhi wa sallam) : « O Messager d’Allah, il y a du gibier par-là. J’ai questionné les gens de la contrée et ils m’ont indiqué un endroit tout près. Peux-tu me permettre de chasser avec un groupe de mes Compagnons ? » Le Messager d’Allah (sallallahou ‘aleyhi wa sallam) me répondit ainsi : « Si tu fais, sois avec plusieurs de tes Compagnons et prenez vos chevaux parce que vous allez vous éloigner du camp. »
Alors, je sortis avec dix Ansar dont Abou Qatada, un bon chasseur à l’arc. Nous cherchâmes, trouvâmes et chassâmes beaucoup de gibier et regagnâmes le camp dans la soirée ce qui inquiéta entretemps, le Messager d’Allah (sallallahou ‘aleyhi wa sallam) qui disait : « Ils ne sont pas encore rentrés. »
De retour, nous lui présentâmes tout le gibier qu’il nous ordonna de le distribuer aux Compagnons mais après avoir mangé, le Prophète (sallallahou ‘aleyhi wa sallam) nous interdit de recommencer en disant : « Je ne suis pas tranquille pour votre sécurité. »
[1] Selon Yaqout, une vallée à une nuit de marche de Médine.
[2] Un endroit dans les environs de la vallée d’al-‘Ouqayq.
[3] Un village dans la vallée d’al-Qoura.
[4] Se trouve au nord de Médine. Mais aucun des historiens ne précisa les coordonnées.
[5] Un endroit à la vallée d’al-Qoura.
[6] Je n’ai trouvé aucune indication sur cet endroit.
[7] Un endroit entre Médine et Tabouk, selon Yaqout qui n’avait pas ajouté d’autre indication.
[8] Je n’ai trouvé aucune indication sur cet endroit dans les sources d’histoire.
[9] Selon Yaqout, un endroit où le Messager d’Allah (sallallahou ‘aleyhi wa sallam) accompli ses prières. Sans autre indication.
[10] Une source d’eau entre Médine et la Syrie (d’après Yaqout).
[11] Aucun historien ne précisa sa position géographique.
[12] Aucune indication n’a été donnée sur cet endroit.
[13] Maghazi al-Waqidi, t. III, p. 1002.
[14] Maghazi al-Waqidi, t. III, p. 1000.
[15] Sirah Ibn Hisham, t. IV, p. 168, Maghazi al-Waqidi, t. III, p.p. 1003, 1004, 1005, as-Sirah al-Halabiya, t. II et at-Tabari, t. III, p. 108.
[16] Maghazi al-Waqidi, t. III, p. 1002.
[17] Al-Hijr: Dans Yaqout, c’est le nom des habitations de Thamoud dans la vallée d’al-Qoura, entre Médine et la Syrie. Dans al-Astakhri, al-Hijr était un petit village dans la vallée d’al-Qoura à une journée de marche, dans les montagnes, où il y a les habitations de Thamoud. Allah, à Lui les Louanges et la Gloire, a dit dans le Noble Qur’an : « vous entaillez les montagnes et construisiez d’ingénieuses habitations. »
Al-Astakhri a rapporté : « Je les ai vues: Ce sont des habitations comme les nôtres mais des monts appelés les «Trois Jabal. » Celui qui les voit de loin croit qu’ils sont rattachés, mais s’il s’en rapproche, il constatera trois ensembles dont l’un est séparé des autres, tous entourés de sable et autour desquels on peut faire le tour facilement. Cependant, on éprouve beaucoup de difficultés à les escalader. Dans ces monts, il y a le puits de Thamoud cité dans le Qur’an.
[18] Sahih al-Boukhari, t. VI, p. 26, Maghazi al-Waqidi, t. III, p. 1008
[19] Maghazi al-Waqidi, t. III, p. 1008.
Madain Salih – Thamoud Vestiges