OSMANLI

Houssayn, le député de Jeddah, imposait une taxe de dix pour cent sur les marchandises des marchands indiens, alors ils renoncèrent à entrer dans le port et sa prospérité déclina. Il y eut une pénurie d’étoffes de coton en Egypte, et aussi des marchandises importées d’Europe, de riz et de cuir ; les ports d’Alexandrie et de Damiette déclinèrent également. Les marchands européens refusèrent d’y entrer en raison des extorsions qui y étaient pratiquées. Il plaça un impôt sur la vente de maïs, trois nisf étant pris sur chaque ardabb du vendeur et de l’acheteur, et une quantité égale sur les melons et les grenades.

 

Il mit même l’embargo sur le sel. Il renouvela de nombreux impôts du type de ceux qui n’avaient même pas été imposés par Houniade à son époque. Aucun commerçant important n’échappa à ce système d’extorsion.

Il imposa des contributions sur l’émir al-Mou’minin al-Moustamsik Billah Ya’qoub et lui prit une somme d’argent considérable. Il contracta de nombreuses dettes qui le conduisirent à concevoir ces plans pour payer la somme qui lui était demandée.

De nombreux émirs sont morts sous sa persécution et plusieurs fonctionnaires furent emprisonnés jusqu’à la mort.

 

Entre autres actes pervers du Sultan, il y eut l’expulsion des Awlad an-Nas de leurs terres et de leurs emplois sans motif valable pour mettre à leur place des Mamalik importés. Il suspendit les paiements aux personnes infirmes, aux orphelins des deux sexes et aux enfants, ce qui leur causa de graves privations.

Il enleva le marbre qui se trouvait dans la cour de Youssouf, l’inspecteur des domaines privés du Sultan, connu sous le nom de Nisf ad-Dounya, et le déposa à la cour des Bay Sariyyah dans la citadelle. Il priva les gens de ce qu’ils avaient l’habitude de recevoir de la bourse privée depuis des temps immémoriaux. Il rétablit le système de taxation des fiefs avant la montée du Nil et les semailles de la terre, les soumettant à des insultes et les réduisant à la misère.

Son avarice augmenta à tel point qu’il arracha aux petits cultivateurs une part des bénéfices qu’ils tiraient de la bouse de vache recueillie dans les gouttières du Maydan, les faisant verser dans les caisses impériales. Chaque fonctionnaire et employé souffrit de ses extorsions quotidiennes.

 

Après la mort de l’émir Khayr Bey, le trésorier, le Sultan se mit à gérer lui-même le Trésor. Il dépensa une partie des grosses sommes d’argent qu’il obtenait, pour des édifices qui n’étaient d’aucune utilité pour ses sujets, pour la décoration des murs et la dorure des plafonds. C’était un pur gaspillage de l’argent public. Il fuyait les procès en justice, comme un enfant s’enfuyait de l’école. Aucun des procès qui l’impliquaient ne fut mené de manière décente, mais dans des conditions répugnantes. Il ne faisait pas attention aux cas de meurtre, mais les remettrait au tribunal sacré, et les droits du peuple à cet égard furent méconnus.

Décrire tous ses défauts en détail occuperait beaucoup trop de place.

 

Parmi les bâtiments que le Sultan érigea, on peut citer :

À La Mecque, il construisit un collège avec une auberge pour les étudiants et les ermites ; il renouvela également l’approvisionnement en eau de Bazan, qui était coupé depuis quelques années. À Jeddah, il érigea une digue avec plusieurs tours, pour protéger le port contre les croisés (franja) ; ce mur était l’un des meilleurs bâtiments là-bas. Beaucoup d’autres bons bâtiments qui étaient au service des Musulmans furent érigés sous ses auspices.

 

Compte du Règne d’Ashraf Abou an-Nasr Touman Bey

Ce Sultan était le 47e des rois turcs et de leurs fils en Egypte, et le 21e des rois circassiens et de leurs fils. Il était à l’origine l’un des esclaves d’Ashraf Qayt Bey, ayant été acheté par le Sultan Qansouh al-Ghawri, dont il chercha la protection pour des raisons de relation. Après l’avoir acheté, le Sultan le présenta à Qayt Bey, raison pour laquelle il s’appela Touman Bey « Min » Qansouh. Il devint l’un de ses Mamalik Kitabi, et conserva ce poste jusqu’à l’avènement de Malik Nassir Muhammad Ibn Qayt Bey, qui lui donna des chevaux, des uniformes et des esclaves, et il devint l’une des personnes promues par an-Nassir. Pendant quelque temps, il fut un page en attente, puis un de la suite personnelle, restant dans cette position jusqu’à l’avènement de son parent Qansouh al-Ghawri. Ce dernier lui conféra le rang de Décurion, qu’il conserva jusqu’en 910 ; puis, lorsque le fils du Sultan mourut, le Sultan lui donna l’émirat de la Tablkhanah, et le nomma gardien des caves à la place de son fils décédé.

 

Il resta à ce poste, jusqu’en 913, mais lorsque l’émir Azdamar Ibn ‘Ali Bey mourut au mois de Joumadah al-Oula, alors qu’il voyageait dans le Jabal Nablous, le Sultan lui donna une robe d’honneur et le fit chef Dawadar au lieu du défunt émir. Il conserva cette fonction jusqu’au départ du Sultan pour son expédition contre Ibn ‘Othman, où il fut nommé vice-roi en l’absence du Sultan.

 

Il dirigea extrêmement bien le gouvernement pendant cette période ; le peuple était content et les troupes restées en Egypte lui obéirent. Il regroupa les fonctions du chef Dawadar, de Grand Chambellan, de l’inspecteur en chef et du vice-roi.

Touman Bey plaida une variété d’excuses, qu’il n’y avait pas d’argent dans le Trésor, donc il ne pouvait rien dépenser pour l’armée ; qu’Ibn ‘Othman était maître de la Syrie et avançait sur l’Égypte, tandis que les émirs ne consentiraient pas à partir pour une seconde expédition. Il dit également que s’il devenait Sultan, ils le trahiraient et le déposaient, l’emprisonneraient dans la ville frontière d’Alexandrie et ne le retiendraient sur le trône que pendant une courte période. Puis suivit l’administration d’un serment de fidélité aux émirs et l’acceptation de la souveraineté par Touman Bey.

Puis suivit l’administration d’un serment de fidélité aux émirs et l’acceptation de la souveraineté par Touman Bey.

 

Le vendredi 14 Ramadan de cette année, après avoir prononcé les prières da l’aube, le Dawadar, accompagné du chef des émirs, et précédé d’hommes portant des lampes et des torches, monta Bab as-Silsilah et y prit position. Puis il fit appeler l’émir des croyants Ya’qoub, père de l’émir des croyants al-Moutawakkil ‘ala Allah. L’émir se présenta à la convocation, accompagné de Sayyid Haroun, le fils du calife Muhammad al-Moutawakkil ‘ala Allah, et de leurs cousins, ​​les enfants de Khalil. D’autres étaient présents avec un certain nombre de juges suppléants du Caire. Quand tous furent rassemblés, y compris le chef des émirs et d’autres de haut ou bas rang, et les troupes, l’émir des croyants Ya’qoub produisit une autorité de son fils Muhammad al-Moutawakkil pour le représenter, avec les pleins pouvoirs dans tous les domaines, concernant soit lui-même, soit le califat. Il avait envoyé la confirmation par la main du Qadi Shams ad-Din Ibn Wahish et cela fut accepté comme correct. Selon la rumeur, le califat allait être conféré à l’un des fils de Sayyid Khalil, puisque le calife al-Moutawakkil ‘ala Allah était prisonnier entre les mains d’Ibn ‘Othman, et son père Ya’qoub avait abdiqué le califat. Lorsque ce document fut produit portant l’autorité de son fils, le peuple fut satisfait.

 

Ainsi prit fin le règne d’al-Ghawri. Louange à Celui dont le royaume ne faiblit jamais ; et pour citer les paroles de Muhammad Ibn Qansouh :

« Al-Ghawri alla vers son Seigneur en obéissance au décret d’Allah, à qui appartiennent les royaumes, et à la souveraineté de qui Il nomme qui Il veut de Ses serviteurs. »

 

Le samedi 15 du Ramadan, arrivèrent un certain nombre d’émirs, restés à Damas après le départ des troupes. A leur arrivée, ils montèrent à la citadelle, rendirent hommage au Sultan, puis retournèrent chez eux.

 

Puis vint des nouvelles de l’émir des bédouins de Hamah, émir Nassir ad-Din Ibn al-Hanash, qu’Ibn ‘Othman avait envoyé un détachement sous Ibn Souwar, qui lui avait porté allégeance. À Qaboun, près de Damas, ils furent accueillis par Ibn Hanash, et une bataille sanglante s’ensuivie, au cours de laquelle un certain nombre d’hommes d’Ibn ’Othman furent tués. Les fleuves de Damas furent lâchés contre eux et leurs chevaux s’embourbèrent. Un grand nombre d’entre eux périt de cette manière, comme le racontent les rapports reçus.

 

Avec les émirs beaucoup de notables de Damas vinrent avec leurs familles, car après la défaite de l’armée et la mort de Si Bey, le gouverneur, la confusion régna. Certains habitants de la ville attaquèrent les autres, pillant le quartier des courtiers, tuant un certain nombre de personnes et prenant leurs biens.

 

Lorsque le Sultan apprit le succès de Nassir ad-Din Ibn Hanash contre les troupes d’Ibn ‘Othman, il le nomma gouverneur de Homs. On a dit que des instructions impériales lui furent envoyées à l’effet que s’il pouvait vaincre l’armée d’Ibn ‘Othman, le Sultan ferait de lui Atabek de Damas. Ibn al-Hanash répondit que si le Sultan l’assistait avec des troupes, il rassemblerait une force de bédouins et garantirait personnellement la défaite de l’armée d’Ibn Othman. L’un des ancêtres d’al-Hanash était ancien gouverneur de Homs.

 

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