Qui donc prendra la défense des Ottomans ? Hélas personne ou quelques écrivains sincères et rares que l’on prendra bien soin de laisser dans l’ombre pour que les calomnies perdurent !
Quels crimes leur valut donc cette haine acharnée ?
– Leur engagement pour l’Islam et envers l’Islam dès la création de leur état.
– La sincérité de la plupart des Sultans Ottomans dans la compréhension du concept de Jihad Fi-sabilillah et leur effort dans la propagation de l’Islam en dépit des nombreuses récriminations des malveillants.
– Leur grande tolérance religieuse envers les Musulmans et non-musulmans dans l’ État Ottoman en dépit des fausses accusations des malveillants qui affirment qu’ils chassaient les non-musulmans.
– Leur opposition à la division tribale, nationales ou raciales et leur instance prioritaire à l’Union Islamique avant tout.
– Le rôle extraordinaire que les Ottomans Turcs jouèrent pour rapporter l’Unité Islamique pour l’ensemble des peuples de la Communauté Islamique (bien que la plupart de ces mêmes peuples luttèrent contre eux pour conserver leurs misérables privilèges) et l’unification de leurs forces sous un seul étendard durant plus de cinq siècles successifs et la preuve est le démantèlement de la Communauté sitôt que l’empire s’affaiblit. L’Iran, le Khourassan, le Caucase, l’Irak, une partie des Balkans, une partie de la Péninsule Arabique, la Grande Syrie, la Palestine, l’Egypte, la Lybie, la Tunisie, l’Algérie, une partie de l’Anatolie, l’Europe de l’est dans sa totalité, la Mer Blanche, Noire et Rouge furent sous un seul État Islamique, une seule Communauté, sous le contrôle d’un seul homme, d’un seul commandant, suivant une seule voie durant plus de cinq siècles qui les unifia sous le drapeau de l’Islam et les protégea de la chute qu’ils connurent tous plus tard qui engendra les multiples humiliations que nous avons connu dans notre Histoire et qui s’aggravent de jours en jours. Qu’attendez-vous donc d’une communauté sans chef et qu’attendez-vous des loups qui les entourent ?
– La principale position dans toute l’Histoire des Ottomans et qui doit être marquée avec des lettres d’or est leur attitude envers la cause de la Palestine bien qu’ils fussent au point extrême de leur faiblesse en refusant de vendre un seule partie des terres bénies des Musulmans qu’ils protégèrent durant cinq siècles. Tour à tour les Sultans Salim, Souleyman, et ‘Abd al-Hamid refusèrent de vendre la Palestine et nous avons rapporté cette partie de l’Histoire dans notre second volume d’Akhir Zaman. Ils ne cédèrent pas la moindre portion de la Palestine et qu’est-il donc arrivé après la fin de l’État Ottoman ? Où est la Palestine et où sont les Palestiniens ? Les Palestiniens furent expulsés aux quatre coins du monde et accusés partout de terroristes par ceux qui les terrorisèrent, volèrent leurs terres et contrôlent les medias internationaux. Ils furent accusés d’être responsables des problèmes dans la région et que leur élimination était donc nécessaire.
Où est donc notre Oummah aujourd’hui et comment était-elle hier ?
Les Ottomans furent aussi l’objet d’une intense campagne de calomnies et de mensonges et nous nous arrêterons sur les principaux d’entre eux :
-1 : Que les Sultans des Bani ‘Uthman étaient soutenus pas une soit disant Fatawa qui leur autorisaient l’assassinat de leurs enfants, de leurs frères et de leur proche pour protéger leur règne.
– 2 : Que le Sultan Muhammad al-Fatih après la conquête de Constantinople, livra la ville à ses soldats durant un certain nombre de jours ou ils commirent les pires turpitudes
– 3 : Que les Ottomans enlevaient de force les enfants des Chrétiens qu’ils convertissaient à l’Islam et qu’ils enrégimentaient dans leurs armées de Janissaires.
– 4 : Que les Ottomans étaient une nation de guerre et de combat et qu’elle n’était pas une nation de guidance et de prêche bien que leurs Muftis enseignèrent au gens leur religion, l’Arabe et le Farsi et qu’ils étaient présent dans toutes les sphères de l’état.
Voici un exemple de ces mensonges et habituelles exagérations, nous nous tairons sur la sémantique, écrit par Ernest Laut dans le Petit Journal Supplément Illustré du 17 novembre 1917[1], un article qui parle par lui-même, intitulé :
« Comment les Turcs prirent Constantinople
Une prophétie de Mahomet.
– Le meilleur prince et la meilleure armée. – Un canon monstrueux. — Des vaisseaux qui voyagent par terre.- L’assaut.- L’image symbolique des événements présents.
« Ils prendront Constantinople, avait dit le Prophète ; le meilleur prince est celui qui fera cette conquête ; la meilleure armée sera la sienne. »
Et, dès les premiers pas qu’ils firent en Europe, les sultans ne cessèrent de songer à cette prophétie. Cependant, Mourad 1er et Bajazet n’osèrent pas s’attaquer à la capitale de l’empire byzantin. Mourad II, en 1422, s’aventura à y mettre le siège. Mais il n’avait que 50.000 hommes ; les boulets de sa primitive artillerie n’entamèrent même pas les murs. Un assaut fut repoussé. Les Turcs se retirèrent. La chute de la ville fut retardée de trente ans.
Cette gloire était réservée à Mohammed II.
C’était un barbare singulièrement civilisé que ce prince. Il était peintre, musicien, ciseleur, ingénieur. L’art de la guerre le passionnait ; il avait étudié la fabrication des canons et perfectionné l’impuissante artillerie de son père. Il connaissait l’astronomie, et, plusieurs fois, il se servit des connaissances que lui procurait cette science pour se donner vis-à-vis de ses soldats l’apparence d’un pouvoir magique, en interprétant certains phénomènes naturels. Il parlait non seulement l’arabe, mais les langues persane, grecque et franc. A vingt et un ans, quand il monta sur le trône, c’était un souverain accompli.
Mais le vieil atavisme barbare subsistait en lui, en dépit de tout cela, et son naturel violent l’entraînait, dans la victoire, aux pires cruautés.
Tel était l’homme qui devait réaliser la prophétie du fondateur de l’Islam. Ce serait lui, le meilleur prince ; la meilleure armée serait la sienne.
Elle était formidable, cette armée. Cent cinquante mille hommes d’infanterie, cent mille cavaliers, et quinze mille janissaires, qui formaient la garde du sultan.
La flotte n’était pas moins redoutable 420 bâtiments à trois et à deux rangs de rames, croisaient dans le Bosphore.
Quant à l’artillerie, c’était la plus terrible qu’on eût vue jusqu’alors devant une ville. Quatorze batteries, réparties sur la ligne de terre, foudroyaient constamment les murailles. Il y avait, en outre, un canon de dimensions monstrueuses dont les détonations jetaient la terreur parmi les assiégés.
Ce canon, pour n’être pas comme les pièces turques actuelles, de fabrication allemande, faisait, d’ailleurs, plus de bruit que de besogne. Il était l’œuvre d’un fondeur hongrois, nommé Orban.
A l’époque où Mohammed commençait ses préparatifs contre Constantinople, ce fondeur était venu lui proposer ses services. Le sultan l’avait chargé de fondre, comme essai, un canon de dimensions extraordinaires qui fut placé sur une tour au bord de la mer.
Au jour prévu pour faire l’expérience de cette pièce, un navire vénitien vint à passer. Or, Mohammed avait quelques griefs contre Venise.
– Tire sur ce vaisseau, dit-il à Orban.
Celui-ci obéit. Le navire fut atteint fracassé et coula à fond.
Mohammed, enchanté de l’épreuve, commanda immédiatement au fondeur un autre canon, double du précédent. C’est probablement la plus formidable pièce dont il soit fait mention dans l’histoire de l’artillerie.
Ce second canon lançait des boulets de pierre qui avaient douze palmes, c’est-à-dire près d’un mètre de circonférence, et pesaient, dit-on, douze quintaux. On l’essaya à Andrinople, devant le palais du sultan, et les historiens grecs rapportent que Mohammed « craignant que le bruit de la détonation n’ôtât l’usage de la parole aux personnes qui en seraient proches, fit prévenir les habitants de l’heure où le canon serait tiré. »
A l’instant désigné, la ville fut enveloppée d’un épais nuage de fumée ; une explosion terrible suivit, qui fut entendue à une distance de plusieurs lieues, et le boulet alla, à plus d’un mille de là, s’enfoncer profondément dans le sol.
Mohammed, transporté de joie, décida que le canon serait amené sous les murs de Constantinople. Ce ne fut pas une petite affaire que de l’y conduire. Il partit d’Andrinople dans les premiers jours de février 1453 et mit plus de deux mois pour parcourir les trente-six lieues qui séparent cette ville de la capitale byzantine. Cinquante paires de bœufs y étaient attelés deux cents hommes marchaient de chaque côté pour le maintenir en équilibre ; cinquante charrons et deux cents pionniers le précédaient pour mettre en état les ponts et les chemins.
Arrivé le, 6 avril devant Constantinople, il fut placé de suite en batterie ; mais il ne rendit pas les services qu’on en avait espérés. Il ne fallait pas moins de deux heures pour le charger, et sept cents hommes étaient uniquement occupés à son service. Il ne pouvait tirer que huit coups par vingt-quatre heures. Il finit par éclater, massacrant ses servants. Orban, son inventeur, fut une de ses victimes.
***
C’est le vendredi, après Pâques de l’an 1453 que les forces innombrables de l’armée turque arrivèrent devant Constantinople. Mohammed n’avait point improvisé sa campagne. Depuis deux ans, il la préparait sans relâche.
Au début de l’année précédente, il avait fait construire, à l’entrée du Bosphore, une forteresse destinée à fermer le passage qui est, en cet endroit, très resserré. Aucun navire ne pouvait pénétrer dans le détroit sans passer sous le feu de ce château-fort que les Turcs désignaient sous le nom caractéristique de Boghazkesen, coupe-gorge.
La ville ainsi isolée du côté de la mer. Mohammed apparut avec ses formidables bataillons.
Aussitôt, la consternation régna dans Constantinople. Depuis deux années, bien qu’on ne pût douter des intentions du sultan, les Grecs n’avaient rien fait, rien prévu pour répondre à une attaque des Turcs. La garnison comptait à peine sept mille hommes, mal armées, mal équipés. Encore, plus d’un tiers de ces soldats étaient-ils de nationalité étrangère. En ce pays de politiciens et de rhéteurs, l’état militaire était considéré avec mépris, et plus personne ne voulait être soldat. Sur les douze postes chargés de la défense de la ville, dix étaient commandés par des officiers étrangers génois, vénitiens, espagnols, russes et allemands. Deux seulement avaient des chefs de nationalité grecque.
Pendant que les bataillons turcs se déployaient autour de la ville, à l’intérieur des murs on s’épuisait en querelles politiques et religieuses. Chrétiens de l’église grecque et chrétiens de l’église latine s’entredévoraient : et le croissant approchait, qui allait bientôt les mettre d’accord en le réduisant les uns et les autres à l’esclavage.
Le peuple était sans courage et sans espoir. Des prédictions sinistres couraient parmi la foule, de ces prédictions nées de la lâcheté commune, et qui n’ont d’autre but que de justifier l’inertie, le découragement, l’abandon de tout.
On avait découvert une prophétie très ancienne qui disait qu’une nation armée de flèches devait, s’emparer du port de Constantinople et exterminer la race grecque. On affirmait encore que, sur des tablettes écrites par l’empereur Léon le Sage, les noms des empereurs de Constantinople se trouvaient inscrits d’avance jusqu’à celui de l’empereur Constantin XI, qui régnait alors, et que la liste se terminait là.
[1] http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k717035h/f2.item.