BANU UMAYYAH

L’assassinat des enfants d’al-Walid Ibn Yazid

 

Quand en l’an 127 de l’Hégire (744), lors de la bataille de ‘Ayn al-Jarr, Marwan Ibn Muhammad mit en fuite Souleyman Ibn Hisham Ibn ‘Abdel Malik qui avait été envoyé par Ibrahim Ibn al-Walid, Souleyman Ibn Hisham s’enfuit à Damas ou il rejoint Ibrahim Ibn al-Walid. Alors, ils décidèrent de tuer ‘Uthman et al-Hakam, les enfants d’al-Walid Ibn Yazid, car si Marwan Ibn Muhammad venait à Damas, il ne manquerait pas de les libérer et alors ils se vengeraient certainement de tous ceux qui avaient conspiré dans l’assassinat de leur père al-Walid.

Yazid Ibn Khalid Ibn ‘Abdillah al-Qasri fut chargé de leur assassinat et il envoya un de ses Mawlah du nom d’Abou al-Assad se charger de cette affaire. Aboul Assad avec un groupe de gens se rendit dans la prison ou se trouvait les enfants et les frappèrent sur la tête avec des gourdins jusqu’à les tuer, puisse Allah Exalté leur faire miséricorde. Puis, ils sortirent Youssouf Ibn ‘Omar et lui tranchèrent le coup (darbou ‘ounouka bis-souyyouf) mais ils ne purent venir à bout d’Abou Muhammad as-Soufyani qui referma derrière eux la porte et qu’ils ne purent briser. Et lorsqu’ils entendirent que Marwan Ibn Muhammad venait d’entrer dans la ville, ils l’abandonnèrent et se sauvèrent.

 

La fin des gouverneurs tyrans (jabbabirah) d’Iraq est vraiment stupéfiante, elle fut marquée par ces mots : Violence (batsh), guerres (houroub), brutalité (jabbarout), massacre (qatl), assassinat (qital), rébellion (thawrah), traitrise (khiyanatah) !

 

 

A la fin du règne de Yazid an-Naqis ou Yazid Ibn Walid Ibn ‘Abdel Malik le douzième calife, lorsque Mansour Ibn Joumhour Ibn Hisn Ibn ‘Amr al-Kalbi arriva en Iraq, il chercha à remplacer tous les hommes de Youssouf Ibn ‘Omar. Il nomma son frère Moundour Ibn Joumhour à la place de Nasr Ibn Sayyar qui était gouverneur du Khorasan et commandant d’une grande armée, d’une région stable et qui n’était pas prête à se laisser désister.

 

Marwan Ibn Muhammad Ibn Marwan Ibn al-Hakam qui était gouverneur d’Arménie et d’al-Jazirah était un des revendicateurs les plus acharnés pour la vengeance de l’assassinat d’al-Walid. Il écrivit à Ghamr Ibn Yazid Ibn ‘Abdel Malik pour le motiver de chercher à venger la mort de son frère. Ghamr, si vous vous rappelez, nous avons dit que son frère al-Walid Ibn Yazid l’avait envoyé razzier le pays des Byzantins.

 

 

L’empire musulman au summum de son expansion

 

Comme nous l’avons maintes fois souligné du fait de son importance extrême dans la gestion de l’état pour sa stabilité et sa sécurité, la lutte dans la voie d’Allah Exalté ne s’arrêta peu ou prou sous le règne des Omeyyades et particulièrement sous le règne du dixième calife Omeyyade Hisham Ibn ‘Abdel Malik ou l’empire musulman atteignit une telle superficie que ni les Abbassides ou les Ottomans après eux n’allaient pouvoir rivaliser. L’empire musulman était alors divisé administrativement en sept départements (wilayah), classés par ordre d’importance :

– La Wilayah de Médine l’Illuminée, de La Mecque, de Taif et du Yémen,

– La Wilayah d’Iraq (qui inclut la Perse) dont dépendaient le Khorasan et les régions au-delà du fleuve de l’Oxus (waraha an-nahr – la Transoxiane) et le Sind.

– La Wilayah de Mossoul et d’al-Jazirah,

– La Wilayah d’Arménie et d’Azerbaïdjan,

– La Wilayah d’Egypte,

– La Wilayah du Maghreb et,

– La Wilayah d’Andalousie qui elle-même était divisée en six régions (aqalim pluriel d’iqlim).

Si l’immensité de la superficie de l’empire des Ottomans atteignit vingt-millions de kilomètres carré au plus grand de leur expansion que dire alors de la superficie de l’empire des Omeyyades ? L’empire des Omeyyades fut certainement le plus grand empire jamais réalisé par un conquérant ou une nation, tant en superficie qu’en chronologie. Sous les Omeyyades, le Jihad dans la voie d’Allah Exalté atteignit des proportions incommensurables et nous bénéficions aujourd’hui encore de leurs conquêtes, n’étaient-ce les frontières humaines temporaires qui séparent physiquement les pays, l’Islam qui n’a pas de frontière, s’étend du Maghreb jusqu’aux confins de la Chine et de la Bosnie jusqu’à l’Afrique centrale !

 

 

La sédition tribale au Khorasan entre les tribus Yamaniyah et Nizariyah

 

Mansour Ibn Joumhour al-Kalbi ne resta pas longtemps en Iraq car Yazid Ibn Walid le désista et le remplaça par ‘AbdAllah Ibn ‘Omar Ibn ‘Abdel ‘Aziz Ibn Marwan qui était incapable de gérer un grand département puissant comme celui pour lequel il a été nommé. Il commença par confirmer Nasr Ibn Sayyar à son poste au Khorasan au moment où une sédition tribale éclata au Khorasan entre les tribus Yamaniyah et Nizariyah du fait que Nasr Ibn Sayyar diminua, en prévision d’évènements futurs et de ce qui était survenus à ses prédécesseurs, les allocations qu’il attribuait aux gens. Par son expérience personnelle, il voulut de nouveau remplir les caisses de l’état pour faire face à des évènements dont il avait déjà été témoin tandis que la majorité des gens ne pensaient qu’à leurs propres intérêts et ne comprenaient pas la politique.

 

Un chef de tribu Yéménite du nom de Jouday’ Ibn ‘Ali Ibn Shabib al-Ma’ni, de Ma’ni Ibn Malik Ibn Fahm Ibn Ghan Ibn Daous et Daous de la tribu des Azd, et Jouday’ Ibn ‘Ali, connut aussi sous le nom d’al-Kirmani du fait d’être né à Kirmân, voulut profiter du mécontentement des gens pour se rebeller contre Nasr mais celui-ci fut informé et il ordonna de l’arrêter et lorsqu’on le questionna, il nia toute conspiration mais ‘Outhmah Ibn ‘Abdillah al-Assadi qui était au courant de ses machinations, lui dit :

– « Tu as menti ! » Nasr ordonna alors de l’emprisonner. Les Azd réussirent à le faire échapper de sa prison et Nasr envoya à sa poursuite Salm Ibn Ahwaz al-Mazini at-Tamimi pour le tuer mais tous convinrent d’un arrangement et Jouday’ Ibn ‘Ali Ibn Shabib promit de ne pas se rebeller contre Nasr. Il fut soumis à résidence et interdit de sortie et Nasr accepta mais en fait, Jouday’ al-Kirmani ne cherchait qu’à gagner du temps en attendant le moment idéal pour passer à l’action. Et lorsque leur parvint la nouvelle du désistement de Mansour Ibn Jourhoum al-Kalbi et son remplacement par ‘Abdillah Ibn ‘Omar Ibn ‘Abdel ‘Aziz, Nasr Ibn Sayyar sermonna les gens et critiqua Mansour al-Kirmani et les Yéménite, pour une obscure raison mais surtout pour trouver un prétexte à leurs complots, furent fâchés par ses propos.

Se rebeller pour d’aussi stupides raisons prouvait qu’ils y avaient dans leur cœur une maladie.

Alors que les messagers de Nasr étaient venus le voir pour parachever leur accord commun, al-Kirmani chargea un messager de dire à Nasr Ibn Sayyar de quitter le Khorasan mais tout rentra dans l’ordre quand al-Kirmani partit pour Gorgan (jourjan au-delà du fleuve de l’Oxus).

 

Sous le règne court de Yazid Ibn Walid, al-Harith Ibn Sourayj at-Tamimi qui s’était réfugié chez les Turcs et les avaient aidés à combattre les Musulmans lui écrivit et lui demanda la sécurité. Le calife répondit positivement à sa demande et écrivit à ‘Abdallah Ibn ‘Omar Ibn ‘Abdel ‘Aziz pour lui demander de lui rendre ce qui lui avait été confisqué et ‘Abdallah écrivit à Nasr Ibn Sayyar et lui demanda d’appliquer les ordres du calife. Et auparavant Nasr lui avait déjà écrit pour lui accorder la sécurité pour éviter qu’il ne s’associe à al-Kirmani contre lui.

 

 

En l’an 126 de l’Hégire (743), Yazid Ibn Walid fit porter les gens allégeance à son fils Ibrahim Ibn Yazid Ibn Walid pour lui succéder à sa mort et si Ibrahim devait décéder alors ‘Abdel ‘Aziz Ibn al-Hajjaj Ibn ‘Abdel Malik deviendrait le nouveau calife.

 

Cette même année, Yazid Ibn Walid désista Youssouf Ibn Muhammad Ibn Youssouf de Médine et le remplaça par     ‘Abdel ‘Aziz Ibn ‘Abdillah Ibn ‘Amr Ibn ‘Uthman Ibn ‘Affan (qu’Allah soit satisfait de lui).

 

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