CROISADES

Le compte de la défaite de Salah ad-Din à Ramlah

 

Vers la fin du mois de Joumadah Awwal de l’année 573 de l’Hégire (1177), Salah ad-Din marcha de l’Egypte au littoral syrien ayant l’intention d’attaquer le territoire croisé. Il rassembla un grand nombre de ses troupes régulières et une importante armée. Ils poursuivirent leur marche le plus rapidement     possible jusqu’à ce qu’ils arrivèrent le 24 du mois de Joumadah Awwal à Ascalon qu’ils ravagèrent, prirent des captifs, tuèrent et incendièrent. Ils se dispersèrent partout dans ces régions ou ils effectuèrent de nombreux raids. Quand ils virent que les croisés n’envoyaient pas d’armée et ni ne rassemblaient des forces pour protéger les terres, ils se détendirent et se déplacèrent dans le pays sûrs et confiants.

Salah ad-Din arriva à Ramlah avec l’intention d’assiéger et d’attaquer une de leurs forteresses. Ils atteignirent alors une rivière et les troupes se bousculèrent pour passer quand les croisés furent sur eux avec leurs bataillons et leurs champions. Salah ad-Din avait seulement une partie de son armée parce que la plupart d’entre eux s’étaient dispersés à la recherche du butin. Quand il vit les croisés, il tint ferme avec les hommes qu’il avait. Le neveu de Salah ad-Din, Taqi ad-Din ‘Omar Ibn Muhammad avança et les engagea dans le combat avant son oncle. Plusieurs de ses hommes furent tués et les croisés eurent aussi des pertes. Taqi ad-Din avait un fils appelé Ahmad, un très beau jeune, qui avait juste eut sa première grosse barbe. Son père lui ordonna de les charger ce qu’il fit, lutta et est revint en toute tranquillité ayant eu un     puissant effet sur eux. Ordonné de retourner une deuxième fois, il chargea de nouveau et rencontra la mort d’un martyr et décéda avec beaucoup de louange (puisse Allah lui faire miséricorde).

Celui qui lutta contre eux le plus férocement ce jour-là fut le juriste ‘Issa (puisse Allah lui faire miséricorde). La déroute des Musulmans fut complète. Un des croisés chargea Salah ad-Din, se rapprocha de lui et l’atteignit presque mais il fut tué devant lui. Les croisés l’entourèrent alors et Salah ad-Din s’enfuit, en voyageant un peu et s’arrêtant ensuite pour permettre aux troupes de le rattraper, jusqu’à la tombée de la nuit. Il procéda vers le désert jusqu’à ce qu’il revienne avec un petit corps d’hommes en Egypte après avoir subi de grande épreuve à cause de l’insuffisance de nourriture et d’eau si bien que beaucoup de leurs chevaux périrent de faim et de soif et à cause de leur fuite précipité.

 

Quant aux troupes qui avaient razzié le territoire croisé, la plupart d’entre eux furent perdus, fait prisonniers ou tués. Parmi les capturés se trouvait le juriste ‘Issa al-Hakkari, un membre remarquable de l’Assadiyah, qui rassembla l’érudition, la piété et le courage. Son frère, Zahir ad-Din     fut aussi pris prisonnier car les deux s’étaient aussi enfuis mais s’étaient égarés. Ils furent pris avec plusieurs de leurs hommes. Ils restèrent quelques années en captivité et ensuite Salah ad-Din rançonna le juriste ‘Issa pour 60 000 dinars et un nombre considérable de prisonniers.

 

Salah ad-Din arriva au Caire dans le milieu de Joumadah Thani et je vis une lettre que Salah ad-Din écrivit de sa propre main à son frère Shams ad-Din Touranshah à Damas ou il lui raconta l’incident et qui commençait par ce vers :

« Je me suis souvenu de toi quand la lance Khatti tremblait entre nous

Et les lances brunes redressés avaient bu de nous. »

Il dit dans la lettre : « Nous fûmes plus d’une fois sur le point de mourir mais Allah Exalté nous a préservés (Louanges à Lui) juste pour un but qu’Il nous a destiné. «  Il tint fermement seulement parce qu’il avait un but en vue[4]. »

 

Du siège de la ville de Hama par les croisés

 

Au mois de Joumadah Awwal de cette année, les croisés assiégèrent aussi Hama.

Cela arriva parce qu’un grand comte des croisés, qu’Allah les maudisse, un de leurs monstrueux démons débarqua d’un navire sur le littoral syrien. Il vit que Salah ad-Din était en Egypte ou il était revenu après la défaite et il profita de l’état vide de toute protection du pays sachant que Shams ad-Dawlah Ibn Ayyoub qui était à Damas comme lieutenant de Salah ad-Din, n’avait pas beaucoup de troupes et qui plus est, était très consacré à ses plaisirs et incliné à prendre les choses faciles. Ce comte des croisés rassembla les croisés de Syrie, leur distribua de l’argent et marcha sur Hama qu’il mit sous siège. La souverain de la ville était Shihab ad-Din Mahmoud al-Harimi, l’oncle maternel de Salah ad-Din et il était à ce moment gravement malade. Un détachement de l’armée régulière de Salah ad-Din qui était proche entra dans la ville et aida les défenseurs.

Les croisés attaquèrent violemment et un jour ils donnèrent l’assaut sur une partie la ville qu’ils prirent presque par la force des armes. Les habitants et l’armée régulière se rassemblèrent de ce côté et la bataille fit rage violemment. Ce fut un moment crucial pour les deux côtés. Les Musulmans se montrèrent capables et luttèrent pour se protéger, leurs familles et leurs propriétés. Ils repoussèrent les croisés à l’extérieur de la ville où la bataille se poursuivit nuit et jour. Le moral des Musulmans monta quand ils les expulsèrent de la ville. Ils étaient convaincus qu’ils vaincraient et ils tuèrent beaucoup d’entre eux. Sur ce, les croisés partirent déçus et Allah Exalté sauva les Musulmans de leur mal. Ils allèrent à Harim et l’assiégèrent après être resté quatre jours à Hama. Après le départ des croisés de Hama, son souverain Shihab ad-Din al-Harimi mourut et il avait un fils, un très beau jeune, qui mourut trois jours avant lui.

 

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